Faux Progrès et Véritable Régression Éthique
Le projet de loi sur la fin de vie, récemment proposé par le gouvernement français, se présente comme une avancée en matière de droits individuels et de compassion. Cependant, une analyse plus approfondie révèle qu’il constitue une trahison des valeurs fondamentales de respect de la vie, comme l’ont souligné les plus hautes autorités religieuses, les esprits laïques les plus éclairés.
Emmanuel Macron, en défendant cette loi, affirmait vouloir apporter une réponse éthique à des situations de souffrance insupportable. Toutefois, cette démarche masque une réalité plus sombre : l’État prétend écouter les citoyens, mais ne fait que jouer un rôle, ignorant les véritables préoccupations éthiques de la société. En légalisant l’aide active à mourir, cette loi mine la valeur sacrée de la vie humaine.
La vie comme un don sacré. La Torah enseigne que toute vie humaine est précieuse et que seul Dieu a le droit de décider de la mort d’une personne. Les autorités rabbiniques comme les Évêques soulignent que la souffrance humaine, bien que difficile, doit être accompagnée et soulagée, non pas écourtée par des actes de mort assistée, que chaque vie est précieuse, de la conception jusqu’à la mort naturelle, et que la souffrance, même extrême, peut avoir un sens et une valeur.
L’introduction de cette loi ouvre la porte à des abus et à une dévaluation progressive de la vie humaine, ce qui est inacceptable tant du point de vue éthique que religieux.
Les critères d’éligibilité, bien que rigoureux en apparence, demeurent sujets à interprétation subjective. La capacité de discernement, par exemple, est une notion difficile à évaluer de manière uniforme. De plus, l’idée de permettre à un médecin de décider de l’admissibilité à l’aide à mourir place une pression immense sur les professionnels de la santé, érodant la relation de confiance essentielle entre les patients et leurs soignants.
Cet projet allait mettre en place un processus bureaucratique déshumanisant, qui pourrait isoler davantage les personnes vulnérables. Au lieu de recevoir des soins palliatifs de qualité et un accompagnement compatissant, les patients risquent de se sentir poussés vers une solution de facilité : la mort assistée. Le judaïsme, tout comme le catholicisme, prône l’importance des soins palliatifs pour soulager la douleur sans précipiter la mort.
Le débat autour de cette législation révèle une profonde division sociétale. D’un côté, certains la voient comme une extension des droits individuels. De l’autre, les autorités religieuses et de nombreux médecins mettent en garde contre les implications éthiques et morales. Les leaders religieux juifs et catholiques appellent à une société qui respecte et protège la vie, offrant un soutien véritable aux personnes en fin de vie, et valorisant chaque moment de l’existence humaine, même dans la souffrance.
Il m’est déjà arrivé d’accompagner des proches sur ce chemin, je peux ici témoigner que la rationalité n’y a pas sa place, que celui qui quelques mois avant prétendait vouloir être euthanasié l’a refusé au seuil du passage, que la sédation profonde à laquelle il aspirait quelques jours avant, il l’a écartée au seuil de la mort, voulant jusqu’au bout malgré les souffrances se raccrocher à ce ce bien si précieux jusqu’à son dernier souffle.
En conclusion, cette loi sur la fin de vie n’est pas le progrès éthique qu’elle prétend être. Elle représente une régression dangereuse, menaçant les fondements mêmes de notre humanité et de notre société solidaire. Le véritable progrès consisterait à renforcer les soins palliatifs, à garantir que chaque personne en fin de vie reçoive le soutien et l’accompagnement nécessaires pour vivre ses derniers moments avec dignité et respect.
Joël Heslaut
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